Posted on 2025-05-06
Ceci est un résumé du livre Chasseur, cueilleur, parent
Les enfants ont le désir inné d’aider leurs parents. Il peut donc sembler inapte ou empoté. C’est à ses parents de le former.
Ne découragez jamais un enfant d’aider. Si une tâche est trop difficile ou trop dangereuse, dites-lui d’observer. Ou divisez la tâche en sous-tâches plus réalisables.
Tâches simples mais réelles à effectuer ensemble, 1x / heure.
Pour les enfants plus grands (à partir de 7 ans) : essayez de déclencher son action en faisant une allusion indirecte à la tâche :
Les enfants sont animés d’une motivation naturelle très forte pour le travai en équipe et la coopération.
Les activités centrées sur les enfants sapent cette motivation pour le travail en équipe.
À l’inverse, en incluant les enfants dans les activités d’adulte, on accroît leur motivation à coopérer et à faire comme les autres membres de la famille.
Les enfants ont tendance à mal se comporter lorsqu’ils doivent passer du monde des enfants au monde des adultes.
Dans la plupart des cultures, les parents ne passent pas leur temps à stimuler et à divertir les enfants.
Les enfants n’ont pas besoin qu’on les stimule ou qu’on les amuse.
Limitez les activités centrées sur les enfants. Veillez à ce que votre enfant ait accès à votre vie et à votre travail. Veillez à ce qu’il soit dans les parages lorsque vous vous adonnez à des tâches domestiques ou à d’autres activités d’adulte.
Réduisez les distractions telles que les écrans et les jouets. Moins l’enfant disposera d’objets de «divertissement», plus il sera attiré par votre univers et plus il sera susceptible de vouloir vous aider et de passer du temps avec vous.
Augmentez au maximum son exposition au monde des adultes. Vaquez à vos occupations avec votre enfant près de vous.
Le week-end, choisissez des activités qui vous font envie, celles que vous feriez même si vous n’aviez pas d’enfant.
Laissez-le prévoir et organiser ses activités (les cours de sport, de musique, d’arts plastiques, toute autre activité extrascolaire, les goûters avec les copains…).
Augmentez progressivement les responsabilités de l’enfant dans la maison, y compris le fait de s’occuper de ses petits frères et sœurs, et sa participation à la préparation des repas et au ménage. Pensez à la manière dont il pourrait vous aider dans votre travail.
Si un enfant plus âgé a été peu exposé au monde des adultes, allez-y par paliers. Vaquez à vos occupations en emmenant votre enfant avec vous. S’il se conduit mal, expliquez-lui comment il doit se comporter dans le monde des adultes.
Si l’enfant a toujours un comportement perturbateur, soyez patient. Ne renoncez pas. Réessayez plus tard. Il apprendra.
Si vous voulez motiver un enfant sans le soudoyer ou l’amadouer, il doit avoir l’impression :
Les compliments peuvent saper la motivation et générer de la compétition (et des querelles) entre frères et sœurs.
Les connaissances peuvent circuler dans un sens comme dans l’autre. Lorsqu’on accorde de l’attention aux idées et aux points de vue d’un enfant, on en tire souvent des informations précieuses et utiles.
Accepter les connaissances, les idées et les contributions d’un enfant est un excellent moyen de le motiver.
Résistez à l’envie de corriger un enfant, surtout quand il est en train de mettre la main à la pâte ou d’aider la famille.
Si un enfant refuse d’obéir à une demande (par exemple aider à débarrasser), vous êtes probablement trop insistant. L’enfant sait ce que vous voulez. Arrêtez de le demander. Attendez et laissez l’enfant prendre les rênes.
Soyez très attentif à la participation de l’enfant, puis inspirez-vous de ses idées plutôt que de vous y opposer.
Aidez un enfant à apprendre une tâche en le laissant pratiquer plutôt qu’en lui faisant un cours complet sur la manière de l’accomplir. Proposez de simples ajustements, avec parcimonie, pendant que l’enfant est à l’œuvre.
Acceptez la contribution de l’enfant, même si elle ne répond pas à vos attentes ou à vos désirs.
Usez des compliments avec modération. Associez vos félicitations à l’apprentissage d’une valeur globale («tu commences réellement à nous aider») ou à une certaine maturité («tu es en train de devenir une grande fille»).
La colère contre un enfant est stérile. Elle génère du conflit, crée de la tension et coupe la communication. Chaque fois qu’on crie après un enfant, on lui apprend à hurler et à se mettre en colère au moindre problème ou à la moindre contrariété. L’enfant pratique la colère et les cris.
Vous pouvez interrompre ce cycle en répondant à l’enfant avec calme et gentillesse.
On surestime souvent l’intelligence émotionnelle des enfants.
Pour aider un enfant à savoir maîtriser sa colère, le mieux est de maîtriser sa propre colère devant lui.
Chaque fois qu’on répond avec calme et sang-froid à un enfant contrarié, on lui donne la possibilité de trouver cette réponse en lui.
Lorsque vous ressentez de la colère à l’égard d’un enfant, restez silencieux et attendez que la colère passe. Si vous parlez, l’enfant ressentira votre colère. Mieux vaut donc se taire.
Si vous ne parvenez pas à maîtriser votre colère, sortez de la pièce ou éloignez-vous de l’enfant. Revenez une fois que vous êtes calmé.
Apprenez à ressentir moins (voire pas du tout) de colère à l’égard des enfants.
Modifiez votre point de vue sur leur comportement. Attendez-vous à ce que les jeunes enfants se comportent mal et causent des problèmes.
Ne vous disputez (et ne négociez) jamais avec un enfant. Les disputes permettent à l’enfant de s’entraîner à argumenter. Taisez-vous et éloignez-vous.
Arrêtez de forcer les enfants à faire des choses. Cela engendre des conflits, érode la communication et fait monter la colère (des deux côtés). Utilisez les outils décrits dans le chapitre suivant pour favoriser un comportement approprié plutôt que de l’imposer.
La parole est souvent le moyen de communication le moins efficace avec les enfants, en particulier les plus jeunes.
Les émotions de l’enfant sont le miroir de nos émotions.
Les ordres et les leçons entraînent souvent des bras de fer, des négociations et des spirales de colère.
On peut rompre le cycle de la colère et des bras de fer grâce à des outils non verbaux ou en amenant l’enfant à réfléchir plutôt que de lui dire ce qu’il doit faire.
Dompter les crises. Les crises de colère se dissipent si vous réagissez avec calme.
Changer de comportement et transmettre des valeurs. Au lieu d’ordonner à l’enfant de «ne pas faire ça», poussez-le à réfléchir.
Quand un enfant est contrarié, il lui est difficile d’écouter et d’apprendre.
Quand un enfant est détendu et se sent protégé de toute punition, il est ouvert pour apprendre de nouvelles règles et réparer ses erreurs.
Si un enfant ne se montre pas coopérant dans une situation donnée (par exemple, faire ses devoirs), il est probable qu’il existe une tension sur cette question entre l’enfant et le parent. Une fois cette tension dissipée grâce au jeu théâtral ou à une histoire, l’enfant adoptera un meilleur comportement et sera plus coopérant.
Les enfants adorent apprendre à travers des récits oraux, surtout quand ces histoires parlent de personnages, d’expériences et d’objets de leur propre vie. Ils ont une tendance naturelle à apprendre de cette manière. Ils adorent par exemple:
– Qu’on leur parle de leur histoire familiale et de l’enfance de leurs parents.
– Imaginer des objets prendre vie et faire des erreurs.
– S’imaginer vivre entourés de fantômes, de monstres, de fées et d’autres créatures surnaturelles qui les aident à apprendre à se comporter correctement.
Les enfants adorent apprendre par le jeu. Cela leur permet de relâcher la tension et de s’entraîner à bien se comporter. Ils aiment rejouer une erreur ou un comportement problématique et observer les conséquences dans un environnement ludique et sans stress (sans craindre d’être punis).
Plutôt que de vous lancer dans des leçons de morale et de vous appuyer sur un raisonnement adulte pour modifier le comportement d’un enfant ou lui inculquer une valeur, attendez un moment de calme et de détente et essayez l’un de ces outils:
Racontez une anecdote de votre enfance. Expliquez comment vous et vos parents aviez géré une bêtise, un problème, un mauvais comportement. Aviez-vous été puni ? Comment aviez-vous réagi ?
Faites un spectacle de marionnettes. Prenez un animal en peluche ou une paire de chaussettes pour mettre en scène les conséquences du comportement de l’enfant et lui montrer comment vous aimeriez qu’il se conduise. Demandez-lui de jouer l’un des personnages.
Déplacez le problème sur le terrain du jeu. Dites à l’enfant: «J’ai remarqué qu’on se dispute beaucoup à propos de tes devoirs [ou du problème en question]. Si on jouait à un jeu ? Qui as-tu envie de jouer ? Toi ou moi ?» Puis rejouez sur un ton humoristique ce qui se passe pendant les disputes. N’ayez pas peur de partir dans le délire et l’exagération. L’objectif, c’est d’en rire et de relâcher la tension qui s’est créée autour de cette question.
Ayez recours à un monstre. Créez un monstre tapi près de la maison. Dites à l’enfant qu’un monstre le regarde et que, s’il se conduit mal, le monstre viendra l’enlever (seulement pour quelques jours).
Donnez vie à un objet inanimé. Utilisez une peluche, un vêtement ou tout autre objet inanimé pour amadouer l’enfant et le persuader d’accomplir une tâche. Faites faire cette tâche à l’objet en question (brosser les dents d’une peluche) ou faites parler l’objet (c’est la brosse à dents qui demande à l’enfant de se brosser les dents, par exemple).
Tout comme les adultes, les enfants, petits et grands, n’aiment pas qu’on les commande. Ils ont, quel que soit leur âge, un penchant naturel pour l’apprentissage de l’autonomie sans qu’on s’en mêle.
Quand on mène un enfant à la baguette, on sape sa confiance en lui et son autonomie.
Quand on respecte l’autonomie de l’enfant et qu’on réduit ses instructions au minimum, on lui envoie le message qu’il est autonome et capable de régler lui-même les problèmes.
Donner de l’autonomie à un enfant est la meilleure façon de le protéger du stress et de l’anxiété.
L’indépendance et l’autonomie sont deux concepts distincts:
Un enfant indépendant est déconnecté des autres, il n’est responsable de personne d’autre que lui.
Un enfant autonome est maître de ses actes et prend ses propres décisions, mais il est en relation permanente avec sa famille et ses amis. On attend de lui aide, partage et bienveillance. On attend de lui qu’il rende au groupe chaque fois qu’il le peut.
Soyez attentif à la fréquence des consignes que vous donnez à votre enfant. Programmez le minuteur de votre téléphone sur vingt minutes. Comptez combien de commentaires, questions et demandes vous avez émis pendant ce laps de temps.
Limitez-vous à trois ordres par heure. Efforcez-vous de vous y tenir, notamment dans les activités génératrices de conflits et de disputes (se préparer pour aller à l’école ou pour aller au lit, par exemple). N’ayez recours aux ordres que pour apprendre à l’enfant la serviabilité, la générosité et les responsabilités envers sa famille.
Trouvez une zone d’autonomie. Identifiez des lieux autour de chez vous où les enfants de tous les âges peuvent évoluer en toute autonomie, où vous pouvez les surveiller de loin en interférant le moins possible. Pensez aux parcs et aux aires de jeux en plein air, aux prés et aux plages. Prenez de la lecture ou du travail et laissez les enfants jouer pendant quelques heures.
Faites de votre jardin et de votre quartier une zone d’autonomie. Formez votre enfant à gérer les dangers, chez vous et aux alentours. Tissez un «filet de protection invisible» en sympathisant avec vos voisins et leurs enfants.
Cessez d’être ventriloque. Mettez un point d’honneur à ne plus parler à la place de votre enfant ou lui dire ce qu’il doit dire. Laissez-le répondre aux questions qu’on lui pose, passer commande au restaurant, décider quand dire «s’il te plaît» et «merci». Faites en sorte qu’il soit capable de gérer lui-même toutes les conversations, y compris les discussions avec ses enseignants, entraîneurs ou moniteurs.
Les bébés et les enfants sont conçus pour être élevés par toutes sortes de personnes. Grands-parents, tantes, nourrices, voisins… toutes sont importantes.
Ce réseau d’amour et de soutien aide l’enfant à voir le monde comme un lieu bénéfique et bienveillant, ce qui le protège de la dépression et d’autres troubles de santé mentale.
Un ou deux alloparents supplémentaires peuvent vraiment faire la différence dans la vie d’un enfant.
Les autres enfants peuvent être de fantastiques alloparents et ont tendance à faire de meilleurs enseignants et camarades de jeu que les adultes. Les enfants intègrent naturellement le jeu aux apprentissages et ont des niveaux de compétence plus proches de ceux des petits que les adultes.
Les amitiés intimes et profondes sont probablement tout aussi importantes pour votre santé et celle de votre enfant que l’exercice physique et une alimentation saine.
Tissez un réseau de tantes et d’oncles. Collaborez avec trois ou quatre autres familles pour vous partager les temps extrascolaires, en mettant en place un roulement pour chaque jour de la semaine. Ce réseau procure un soutien émotionnel aux enfants et permet aux parents de souffler.
Créer un GEM (groupe d’enfants multiâges). Encouragez votre enfant à jouer avec d’autres, de tous les âges et dans tout le quartier. Invitez les autres familles à des dîners ou des apéros. Organisez de grandes garderies de quartier le week-end, où vous invitez des enfants de tous les âges à jouer dans votre jardin ou dans un parc.
Formez de mini-alloparents. Apprenez très tôt aux enfants plus âgés à s’occuper de leurs petits frères et sœurs. Établissez un lien entre l’aide qu’ils apportent et leur maturité croissante («Tu aides ton petit frère parce que tu es une grande fille maintenant»). Récompensez l’enfant en augmentant ses responsabilités au fil du temps.
Appréciez l’aide des alloparents déjà présents. Travaillez main dans la main avec votre enfant pour exprimer votre reconnaissance aux nourrices, puéricultrices, professeurs et entraîneurs. Faites-lui rédiger des petits mots, préparer des biscuits et friandises pour les remercier. Considérez-les comme des membres importants de votre famille. Montrez l’exemple du respect et de la générosité.